25-30 juin 1986
Israël. Dimension politique de l'affaire du Shin Bet
Le 25, Abraham Shalom, chef du Shin Bet (service de sécurité intérieure), présente sa démission, alors qu'il est gravement mis en cause après la mort, en avril 1984, de deux prisonniers palestiniens, juste après leur arrestation pour avoir participé à un acte terroriste : ils avaient détourné un autobus civil entre Tel-Aviv et Ashkelon, et les circonstances de leur mort n'ont jamais été éclaircies. Le chef des services secrets était aussi soupçonné d'avoir produit de faux témoignages et falsifié des preuves pour couvrir ses subordonnés, avec l'accord de Itzhak Shamir, qui était alors Premier ministre et qui doit le redevenir en octobre, conformément à l'accord d'union nationale. Mais, aussitôt après la démission d'Abraham Shalom, Haïm Herzog, président de l'État, lui accorde sa « grâce », bien qu'il n'ait pas été jugé et, même, qu'aucune poursuite n'ait été engagée contre lui.
Le 30, Shimon Peres s'exprime longuement sur cette affaire devant la Knesset, au cours du débat sur cinq motions de censure déposées par l'opposition de gauche. Il apparaît qu'il est favorable à une enquête pour situer les responsabilités « à l'échelon politique », mais qu'il n'a pas les moyens de l'imposer puisque la majorité des membres de son gouvernement y est hostile.