25 août 2002
France. Extradition d'un ancien activiste italien
Le 25, la France remet à la police italienne Paolo Persichetti, ancien membre de l'Union des communistes combattants – héritière des Brigades rouges –, condamné en février 1991 par la justice italienne à 22 ans de prison pour complicité dans l'assassinat du général Licio Giorgieri, à Rome, en mars 1987. Réfugié en France depuis la fin de 1991, Paolo Persichetti était chargé de cours à l'université de Paris-VIII et possédait un titre de séjour régulier. Il se trouvait toutefois sous le coup d'un décret d'extradition, signé en septembre 1994 par le Premier ministre de l'époque, Édouard Balladur. Il s'agit de la première extradition d'un activiste italien par la France depuis les « années de plomb » des décennies de 1970 et de 1980, marquées dans la péninsule par de nombreux attentats terroristes. En avril 1985, François Mitterrand, alors président, évoquant les militants politiques italiens recherchés par leur pays, avait déclaré son intention de protéger ceux qui avaient « rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s'étaient engagés [et s'étaient] insérés dans la société française ». Le 22 mars, quelques jours après l'assassinat de l'économiste Marco Biagi, à Bologne, revendiqué par les Brigades rouges, le ministre italien de la Justice, Roberto Castelli, avait accusé la France d'être « un refuge sûr pour beaucoup de criminels en fuite qui ont commis des délits très graves en Italie ».