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25 juillet 2022

Tunisie. Approbation d’une nouvelle Constitution par référendum

Les électeurs approuvent la Constitution soumise à référendum, par 94,6 % des voix. Le taux de participation est de 30,5 %. L’opposition avait appelé au boycottage du scrutin. Celui-ci est organisé un an jour pour jour après le limogeage du gouvernement et la suspension du Parlement par le président Kaïs Saïed qui s’était octroyé deux mois plus tard le droit de légiférer par décret. La nouvelle Constitution instaure un régime présidentiel et un Parlement bicaméral. Lors de la publication du texte, le juriste Sadok Belaïd, président de la Commission consultative pour la nouvelle République chargé d’élaborer la nouvelle Constitution, a dénoncé les amendements apportés par le chef de l’État, estimant que le « projet présidentiel » était « dangereux ». Il a dénoncé un risque de « dictature », le chef de l’État pouvant demeurer au pouvoir au terme de son mandat en cas de « péril imminent ». Il a critiqué « la reconstitution du pouvoir des religieux » que permet l’article 5, qui dispose que « la Tunisie fait partie de l’Oumma islamique, et il incombe à l’État seul d’œuvrer à la réalisation des objectifs de l’islam ». Enfin, Sadok Belaïd a estimé que la création d’un nouvel échelon régional doté d’importantes prérogatives économiques risquait de « fracturer le pays ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 16 juin 2022 Tunisie. Grève générale à l’appel de l’UGTT

    Le puissant syndicat Union générale tunisienne du travail (UGTT) appelle à une grève générale de vingt-quatre heures pour la défense du pouvoir d’achat. Cinq partis d’opposition soutiennent son initiative. L’UGTT met en garde le gouvernement contre toute « réforme douloureuse » et lui demande de s’engager...

  • 1er-7 juin 2022 Tunisie. Limogeage de cinquante-sept juges

    Le 1er, le président Kaïs Saïed, qui prône « un assainissement du système judiciaire », limoge cinquante-sept juges soupçonnés de corruption, d’enrichissement illicite, d’atteinte à la sécurité de l’État ou encore de perturbation du fonctionnement de la justice. En février, le chef de l’État avait dissous...

  • 1er-23 mai 2022 Tunisie. Lancement d’un dialogue national en vue de l’élaboration d’une nouvelle Constitution

    Le 1er, le président Kaïs Saïed annonce le lancement d’un processus de rédaction d’une nouvelle Constitution par le biais d’un « dialogue national » dont sont exclus les partis politiques, mais auquel sont notamment invités les syndicats de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et de l’Union...

  • 26 avril 2022 Tunisie. Création d’un Front de salut national

    Ahmed Nejib Chebbi, figure de l’opposition au régime de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali, annonce la création d’un Front de salut national qui entend œuvrer à la restauration du processus démocratique et constitutionnel mis à mal par le « coup d’État » du président Kaïs Saïed, ainsi qu’au redressement...

  • 30 mars 2022 Tunisie. Dissolution du Parlement

    Le président Kaïs Saïed annonce la dissolution du Parlement dont il avait suspendu l’activité en juillet 2021 et ordonne l’ouverture d’une enquête pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Il riposte ainsi à la réunion virtuelle, ce même jour, de 120 députés de l’opposition qui ont voté l’annulation des...

  • 5-13 février 2022 Tunisie. Dissolution du Conseil supérieur de la magistrature

    Le 5, le président Kaïs Saïed annonce la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dont il dénonce « la corruption et la partialité ». Il évoque notamment la lenteur du traitement de certaines affaires comme l’assassinat, en 2013, des militants de gauche Chokri Belaïd et Mohammed Brahmi...

  • 3-14 janvier 2022 Tunisie. Poursuite de la lutte entre le pouvoir et Ennahda.

    Le 3, le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine évoque une « suspicion de terrorisme » et une « menace pour la sécurité nationale » pour justifier l’arrestation de deux personnalités d’Ennahda, fin décembre, sans toutefois citer leur nom. Il s’agit de Noureddine Bhiri, ancien ministre de la Justice...

  • 22 décembre 2021 Tunisie. Condamnation de l’ancien président Moncef Marzouki

    Un tribunal de Tunis condamne par contumace l’ancien président Moncef Marzouki, qui est réfugié à Paris, à quatre ans de prison pour avoir tenu des propos « allant à l’encontre de la sûreté de l’État et nuisant aux intérêts de la Tunisie à l’étranger ». Celui-ci avait dénoncé le « putsch » de son successeur...

  • 2-17 décembre 2021 Tunisie. Annonce d’un calendrier électoral

    Le 2, le président Kaïs Saïed annonce le changement de la date de la commémoration de la « révolution du jasmin » qui était le 14 janvier, jour de la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali en 2011, pour lui substituer celle du 17 décembre, jour anniversaire de l’immolation du vendeur ambulant Mohamed...

  • 22 septembre-11 octobre 2021 Tunisie. Nomination de Najla Bouden au poste de Premier ministre

    Le 22, le président Kaïs Saïed, qui a suspendu le Parlement et limogé le Premier ministre en juillet, prend par décret de nouvelles dispositions qui renforcent ses pouvoirs. Celles-ci prévoient que « le président exerce le pouvoir exécutif », « préside le conseil des ministres » et promulgue « les textes...