25 mai-5 juin 1993
Guatemala. Destitution du président Jorge Serrano à la suite de son coup d'État civil
Le 25, le président Jorge Serrano dissout le Parlement et la Cour suprême et suspend « temporairement et partiellement » les garanties constitutionnelles. Il annonce son intention de gouverner par décrets jusqu'à l'élection, dans les deux mois, d'une Assemblée constituante. Le président Serrano justifie ce coup d'État civil par la nécessité de mettre fin au trafic de drogue qui déstabilise l'État, et à la corruption que celui-ci entraîne, notamment au sein de l'administration. La politique libérale conduite par le gouvernement depuis l'élection de Jorge Serrano, en janvier 1991, avait récemment accentué la tension sociale, et les négociations avec la guérilla piétinaient depuis quelque temps. Le chef de l'État prend modèle sur les mesures adoptées par le président péruvien Alberto Fujimori en avril 1992. Les États-Unis, l'Organisation des États américains et la C.E. réclament le rétablissement de l'État de droit.
Le 30, alors que les réactions politiques au coup d'État civil s'amplifient, que les appels à la désobéissance civile se multiplient et que les pressions internationales se renforcent, le ministre de la Défense, le général José Garcia qui, dans un premier temps, avait soutenu l'action du président Serrano, demande le « retour à l'ordre constitutionnel ».
Le 1er juin, à l'issue d'une réunion convoquée par le général Garcia, un communiqué officiel annonce que le chef de l'État a été destitué « à l'initiative de l'armée, du secteur privé, des partis politiques et d'autres secteurs de la société ». Jorge Serrano se réfugie au Salvador.
Le 5 juin, le Parlement désigne Ramiro de Leon, procureur des droits de l'homme, de sensibilité centriste libérale, pour terminer le mandat du président Serrano, qui s'achève en janvier 1996.