26-27 janvier 1995
Pologne. Polémique autour de la célébration du cinquantième anniversaire de la libération des camps nazis
Le 26, les survivants, les descendants des victimes et diverses organisations juives célèbrent indépendamment de la cérémonie officielle le cinquantième anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Ils protestent ainsi contre le programme polonais officiel de la commémoration qui prévoyait, sur place, un seul discours, celui du président Lech Wałęsa, et accordait aux juifs un temps de prière équivalant à celui qui était réservé aux autres communautés religieuses. Le même jour, le chef de l'État prononce, à l'université de Cracovie, devant un parterre de délégations officielles, un discours dans lequel il dénonce l'horreur des camps nazis sans jamais prononcer le mot « juif », semblant vouloir gommer la spécificité juive de l'Holocauste.
Le 27, lors de la cérémonie officielle au camp d'Auschwitz-Birkenau, le président Wałęsa évoque, dans un discours modifié in extremis, « la souffrance des nations, en particulier de la communauté juive ». Dans un appel solennel, les représentants de vingt-quatre États et dix Prix Nobel de la paix rendent hommage aux victimes, « principalement » juives, et expriment « le devoir envers les vivants d'œuvrer pour la paix, la tolérance et les droits de l'homme ».