26-31 juillet 2023
Niger. Coup d’État
Le 26, un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) composé d’officiers issus de tous les corps de l’armée annonce la destitution du président Mohamed Bazoum, la suspension des institutions, la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu. Il invoque « la dégradation continue de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance économique et sociale ». Le putsch est mené par la garde présidentielle dirigée par le général Abdourahamane Tiani, qui retient prisonnier Mohamed Bazoum dans la résidence présidentielle.
Le 27, le général Abdou Sidikou Issa, chef d’état-major, rallie les putschistes afin de « préserver l’intégrité physique du président et de sa famille » et d’« éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces ». Paris condamne « toute tentative de prise du pouvoir par la force ». Après son retrait complet du Mali, en 2022, la France a redéployé au Niger les effectifs et les moyens de l’ex-force Barkhane : quelque mille cinq cents soldats français sont stationnés dans le pays. Ce putsch intervient après deux coups d’État au Mali en août 2020 et mai 2021 et deux également au Burkina Faso, en janvier et septembre 2022, qui ont contraint les Occidentaux à quitter ces pays. La Guinée est le troisième pays d’Afrique de l’Ouest à avoir récemment connu un putsch, en septembre 2021.
Le 28, le général Abdourahamane Tiani revendique la présidence du CNSP.
Le 30, des milliers de personnes manifestent leur soutien aux putschistes dans les rues de Niamey aux cris de « À bas la France ! » et « Vive la Russie ! ». Des manifestants tentent de pénétrer dans l’ambassade de France.
Le 30 également, onze dirigeants des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunis à Abuja (Nigeria), ordonnent un blocus économique du Niger et laissent une semaine aux putschistes pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions, faute de quoi « toutes les mesures nécessaires seront prises » qui pourront « inclure l’usage de la force ».
Le 31, les juntes au pouvoir à Ouagadougou et à Bamako indiquent que « toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ».