26 janvier-5 février 1985
Vatican - Amérique latine. Voyage du pape Jean-Paul II en Amérique latine
Le 26, Jean-Paul II entame, à Caracas (Venezuela), un voyage de douze jours en Amérique latine, au cours duquel il visite quatre pays (Venezuela, Équateur, Pérou, Trinité-et-Tobago). Le pape attache une importance particulière à l'Église bouillonnante de cette partie du monde, confrontée aux chocs culturels de civilisations différentes et à l'action politique des mouvements de guérilla.
Du 26 au 29, son séjour au Venezuela le mène, en outre, à Maracaibo, Mérida et Ciudad Guayana. Déchaînant souvent l'enthousiasme sur son passage, rassemblant des foules énormes (un million de personnes à Caracas), le pape revient plusieurs fois sur un des thèmes de ce voyage : la nécessaire promotion de la justice sociale ne doit pas conduire les prêtres jusqu'à l'engagement politique.
Du 29 au 1er février, Jean-Paul II est en Équateur, pays à 94 p. 100 catholique, où l'Église est peu touchée par la théologie de la libération. Il visite successivement Quito, la capitale, Latacunga, Cuenca, dans les Andes, où il rencontre deux cent mille Indiens, et le port de Guayaquil, sur le Pacifique, où il traverse le quartier ouvrier. Du 1er au 5 février, le Pérou constitue l'étape la plus longue et la plus importante de ce voyage : le clergé péruvien est en effet à l'origine de la théologie de la libération dont le pape dénonce fermement les « risques », et le pays est déchiré par la guérilla du mouvement insurrectionnel armé de tendance maoïste du Sentier lumineux. Dès son arrivée à Lima, Jean-Paul II dénonce les « idéologies qui passent ». Il se rend ensuite à Arequipa, à Cuzco, l'ancienne capitale inca, dans les Andes. À Ayacucho, fief du Sentier lumineux, il reste une heure sur les pistes de l'aéroport, où les mesures de sécurité sont impressionnantes, et lance un appel aux guérilleros en les incitant à rechercher les voies du dialogue plutôt que celles de la violence. Après s'être rendu dans le port de Callao, à Piura et à Trujillo, le pape termine cette étape par Iquitos, en Amazonie, où cinq cents chefs de tribus indiennes l'attendent en costume de fête.
Le 5 février, une escale à Trinité-et-Tobago clôt ce voyage, qui a permis à Jean-Paul II de rappeler les principes de la doctrine sociale de l'Église.