26 octobre 1995
France. Changement de la politique économique et sociale
Lors d'une émission spéciale sur France 2, le président Chirac annonce un revirement de sa politique économique et sociale au moment où sa cote de popularité et celle du Premier ministre sont au plus bas, où le gouvernement semble encore chercher sa ligne d'action, où le mécontentement syndical s'accroît et où les attaques spéculatives contre le franc se multiplient. Durant la campagne présidentielle, Jacques Chirac avait affirmé la priorité de la réduction de la « fracture sociale » – notamment la lutte contre le chômage – qui devait induire une réduction des déficits publics. Reconnaissant avoir « sous-estimé l'ampleur du problème », il annonce que l'accent sera mis désormais sur la réduction des déficits qui, en suscitant une baisse des taux d'intérêt et une reprise de la croissance, devrait favoriser la diminution du chômage. De même, après avoir préconisé une baisse de la pression fiscale, Jacques Chirac annonce que la « lutte contre les déficits passe par [...] un certain accroissement des recettes pour conduire à une situation d'équilibre dans deux ans, à partir de laquelle pourra être engagée [...] la réduction des charges fiscales et sociales ». Le président Chirac abandonne ainsi « l'autre politique », prônée par Philippe Séguin, pour se rapprocher de la politique suivie par l'ancien Premier ministre, Édouard Balladur. La veille, Jacques Chirac s'était engagé auprès du chancelier Helmut Kohl, à Bonn, à privilégier la réduction des déficits, ce qui avait permis aux deux hommes d'affirmer que leurs deux pays respecteraient les échéances et les critères de l'Union économique et monétaire. Les jours suivants, les marchés financiers réagissent favorablement.