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27-29 mars 2000

France. Remaniement du gouvernement

Le 27, un communiqué de la présidence de la République annonce la nouvelle composition du gouvernement de Lionel Jospin, dont le remaniement était annoncé depuis plusieurs jours. Quatre ministres présents depuis juin 1997 le quittent : Christian Sautter, qui fut secrétaire d'État au Budget avant de remplacer brièvement Dominique Strauss-Kahn au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, et qui est remplacé par Laurent Fabius (P.S.) ; Claude Allègre, ministre de l'Éducation nationale, auquel succède Jack Lang (P.S.) ; Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, qui cède la place à Catherine Tasca (P.S.) ; et Émile Zuccarelli, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'État, qui est remplacé par Michel Sapin (P.S.). En outre, Roger-Gérard Schwartzenberg (P.R.G.) est nommé ministre de la Recherche ; Jean-Luc Mélenchon (P.S, Gauche socialiste), ministre délégué à l'Enseignement professionnel ; Guy Hascoët (Verts), secrétaire d'État à l'Économie solidaire ; Michel Duffour (P.C.), secrétaire d'État au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle ; Ségolène Royal, jusqu'alors ministre délégué à l'Enseignement scolaire, est nommée à la Famille et à l'Enfance ; et Dominique Gillot, secrétaire d'État à la Santé, s'occupera également désormais des Handicapés. Lionel Jospin justifie le remaniement du gouvernement par la nécessité de « renforcer [la] capacité d'action » de celui-ci. La nomination de personnalités comme Laurent Fabius et Jack Lang, qui ont déjà exercé de hautes responsabilités sous la présidence de François Mitterrand, témoigne de la volonté du Premier ministre de privilégier l'expérience politique. Après notamment plusieurs semaines de conflits dans l'Éducation nationale et à l'administration des impôts, les départs sanctionnent l'échec des ministres concernés à satisfaire des électorats traditionnellement de gauche : l'impuissance de Christian Sautter à imposer la réforme de son ministère, l'hostilité des enseignants et des chercheurs envers les méthodes et la personnalité de Claude Allègre, l'échec d'Émile Zuccarelli à négocier l'accord de réduction du temps de travail avec les syndicats de fonctionnaires et à faire progresser la réforme de l'État, la déception des milieux artistiques et culturels face à l'action de Catherine Trautmann. Jack Lang retire aussitôt sa candidature à l'investiture socialiste en vue des élections municipales à Paris.

Le 29, Raymond Forni, député (P.S.) du Territoire-de-Belfort, est élu à la présidence de l'Assemblée nationale en remplacement de Laurent Fabius.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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