27 janvier-1er février 1996
Niger. Coup d'État du colonel Baré Maïnassara contre le président Mahamane Ousmane
Le 27, l'armée renverse le président Mahamane Ousmane, démocratiquement élu en avril 1993. Celui-ci est arrêté, ainsi que le Premier ministre Hama Amadou. Le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, chef d'état-major de l'armée, annonce la dissolution du Parlement, la suspension des partis politiques et la mise en place d'un Conseil de salut national. Il justifie son action par la nécessité de mettre un terme à la crise institutionnelle qui, née du conflit entre le président et le Premier ministre, empêche le rétablissement d'une économie très affectée par la dévaluation du franc CFA en janvier 1994. Il s'agit du premier coup d'État en Afrique francophone depuis le début du mouvement de démocratisation en 1990. La France annonce la suspension de son assistance civile et militaire. Quant à l'Union européenne et aux États-Unis, ils suspendent leur aide économique.
Le 29, le colonel Maïnassara annonce la création d'un Conseil des sages qui doit faire office d'Assemblée nationale.
Le 30, le Conseil de salut national nomme un Premier ministre civil, Boukari Adji, jusqu'alors vice-gouverneur de la banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest.
Le 1er février, Boukari Adji forme un gouvernement intérimaire exclusivement constitué de civils qui doit diriger le pays jusqu'à l'organisation d'élections.