27 juillet 1996
Indonésie. Troubles fomentés par l'opposition
Le 27, les partisans de Suryadi, nouveau président du Parti démocrate indonésien (P.D.I.) – l'une des trois formations politiques autorisées –, investissent, avec l'appui des forces de l'ordre, les locaux du P.D.I. à Djakarta qu'occupe l'ancienne équipe dirigée par Megawati Sukarnoputri, fille de Sukarno, père de l'indépendance du pays, et présidente du P.D.I. depuis 1993. Suryadi, qui dirigeait l'aile du P.D.I. favorable au régime du président Suharto, avait été élu à la présidence de la formation le 21 juin, lors d'un congrès dissident réuni à Sumatra et auquel ne participait pas Megawati Sukarnoputri. Depuis juin, les sympathisants de Megawati Sukarnoputri – dont l'audience dépasse aujourd'hui les 15 p. 100 de voix obtenues par le P.D.I. aux élections législatives de juin 1992 – ont organisé les manifestations les plus massives qu'ait connues le régime de Suharto, fondé depuis sa création, en 1966, sur le principe du consensus politique. Ces affrontements, qui se poursuivent le lendemain par des émeutes, causent la mort de quatre personnes. À partir du 2 août, les autorités engageront des poursuites judiciaires à l'encontre de dirigeants de l'opposition, tentant d'accréditer la thèse du complot procommuniste.