27 septembre 1993
États-Unis. Nouveaux critères d'intervention américaine dans le cadre de l'O.N.U
Dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, le président Bill Clinton redéfinit la politique d'intervention extérieure de son pays dans le cadre des opérations de l'O.N.U. Réaffirmant le rôle des États-Unis comme seule grande puissance, il s'engage à promouvoir, mais « sans esprit de croisade », le modèle occidental de la démocratie et de l'économie de marché. Toutefois, il met implicitement en cause la gestion par l'O.N.U. des crises yougoslave et somalienne pour réaffirmer la volonté des États-Unis d'agir unilatéralement lorsque leurs intérêts ou ceux de leurs alliés sont menacés, et pour exiger une programmation précise de toute opération de maintien de la paix avant son engagement. Washington souhaite désormais avoir le contrôle opérationnel de ses forces et pouvoir décider de la date de leur retrait. Ces remarques, qui définissent les conditions d'une éventuelle participation américaine à l'application d'un accord de paix en Bosnie, sont également destinées à rassurer le Congrès et l'opinion américaine, à laquelle le président Clinton avait promis de s'occuper prioritairement des questions intérieures. Bill Clinton se défend dans le même temps de céder au « poison » de l'isolationnisme.