28-31 mai 2022
France. Violences au Stade de France
Le 28, de violents incidents éclatent entre les forces de l’ordre et le public aux abords du Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), avant le début de la finale de la Ligue des champions opposant les clubs de football de Liverpool et du Real Madrid. Le match, qui devait initialement se dérouler à Saint-Pétersbourg, avait été relocalisé à Paris par l’Union des associations européennes de football (UEFA) à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février. Les pouvoirs publics comme les organisateurs de l’événement mettent en cause l’afflux de « trente à quarante mille » supporteurs britanniques dépourvus de billet ou munis de faux billets, ainsi que de plusieurs centaines de « jeunes issus des quartiers sensibles de Seine-Saint-Denis », qui auraient tenté de forcer l’entrée du stade. De nombreux observateurs dénoncent des défaillances dans la gestion des flux de supporteurs. Cet incident intervient alors que la France doit accueillir la Coupe du monde de rugby en 2023 et les jeux Olympiques d’été en 2024.
Le 30, à l’issue d’une réunion à propos de ces incidents, organisée au ministère des Sports, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin maintient l’accusation d’une « fraude massive, industrielle et organisée de faux billets » venant « de l’autre côté de la Manche », tout en reconnaissant « des utilisations des gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre qui n’ont pas été proportionnées ».
Le 31, seulement six des quarante-huit personnes gardées à vue à l’issue des violences autour du Stade de France sont renvoyées devant le tribunal correctionnel, principalement pour des vols.
Le 31 également, l’UEFA conteste être à l’origine de l’estimation de « trente à quarante mille » supporteurs britanniques en infraction, que Gérald Darmanin lui attribuait et qu’elle juge trop élevée. La Fédération française de football (FFF) et l’UEFA chiffrent à deux mille huit cents le nombre de faux billets scannés à l’entrée du stade.