28 janvier-18 février 2021
Colombie. Premières décisions de la Juridiction spéciale pour la paix
Le 28, la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) inculpe de crimes de guerre et crimes contre l’humanité huit anciens chefs de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), pour les quelque vingt et un mille enlèvements commis entre 1990 et 2016, lors du conflit armé qui l’opposait aux autorités. Créée dans le cadre de l’accord de paix signé en novembre 2016 entre le gouvernement et les FARC, la JEP est un organe de justice transitionnelle chargé d’enquêter sur les crimes commis durant le conflit et de juger leurs auteurs. La JEP prévoit des peines alternatives pour les coupables qui accepteront d’avouer leurs crimes et d’indemniser leurs victimes.
Le 18 février, la JEP publie un rapport sur les personnes « illégitimement présentées comme tuées au combat par des agents de l’État ». Le document chiffre provisoirement à plus de six mille quatre cents le nombre de civils tués par les forces armées du pays entre 2002 et 2008 en étant indûment présentés comme des guérilleros. Ces pratiques sont attribuées à la politique militariste d’Álvaro Uribe, alors président, qui prévoyait l’octroi de primes aux soldats qui éliminaient des guérilleros.