29 août-1er septembre 1997
Algérie. Intensification des massacres
Le 29, une centaine de personnes, selon un bilan officiel, sont sauvagement tuées lors de l'attaque du village de Raïs, proche d'Alger, par un groupe armé présumé islamiste. Des témoignages font état d'un nombre de victimes deux à trois fois supérieur. Il s'agit de l'opération la plus meurtrière depuis le début des violences consécutives à l'arrêt du processus électoral, en janvier 1992. Les massacres de civils se sont intensifiés depuis les élections législatives de juin, principalement dans la plaine de la Mitidja. Selon le bilan officiel des attaques terroristes, en deux mois ils auraient fait plus de sept cents morts. Dans un message personnel, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, lance un appel à la « tolérance et au dialogue ». Les autorités algériennes jugent « inacceptable » cette initiative qui viole, selon elles, le principe de non-ingérence de l'O.N.U. dans les affaires intérieures des États membres.
Le 30, le chef historique de l'ex-Front islamique du salut (F.I.S.) remis en liberté conditionnelle en juillet, Abassi Madani, se dit prêt, dans un message à Kofi Annan, « à lancer un appel pour arrêter l'effusion de sang immédiatement et préparer l'ouverture d'un dialogue sérieux ».
Le 1er septembre, Abassi Madani est replacé en résidence surveillée en raison de sa prise de position.