29 avril 1984
Soudan. Instauration de l'état d'urgence
Le président Gaafar Nimeyri décrète l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire soudanais. Les réunions et les manifestations sont interdites, et neuf tribunaux d'exception sont créés pour juger d'éventuelles infractions à l'état d'urgence. Pour justifier sa décision, le chef de l'État soudanais fait allusion à une série de grèves déclenchées dans différents secteurs de la fonction publique, à l'aggravation de la « corruption » et à l'opposition croissante contre la loi islamique décrétée en septembre 1983. Mais la raison principale de cette mesure est l'extension d'un mouvement insurrectionnel dans le sud du pays. Le maréchal Nimeyri s'en prend nommément au Mouvement de libération des peuples du Soudan (MLPS) qui réunit, depuis février, la plupart des groupements sudistes qui menaient en ordre dispersé la lutte contre les autorités du Nord. L'opposition est traditionnelle entre le Sud, animiste ou chrétien, et le Nord, musulman, mais elle s'est aggravée ces derniers mois à tel point que le MLPS affirme publiquement qu'il a pour objectif de « libérer le pays de la tyrannie d'une clique minoritaire ».