29 avril-2 mai 1992
États-Unis. Violentes émeutes raciales à Los Angeles
Le 29, les jurés du tribunal de Simi Valley, banlieue blanche de Los Angeles, déclarent non coupables les quatre policiers blancs accusés d'avoir, le 3 mars 1991, brutalisé un automobiliste noir, Rodney King, qui se trouvait en infraction. Un témoin avait filmé la scène. À la suite du rapport administratif sur cette « bavure », le chef de la police de la ville, Daryl Gates, devait quitter ses fonctions en juin 1992. Dans les heures qui suivent le verdict, des troubles meurtriers éclatent à Los Angeles, dans les quartiers noirs et hispaniques de South Central et de Watts où règnent les gangs. Les émeutiers pillent et incendient des magasins, notamment ceux qui appartiennent à des Asiatiques, et agressent des passants blancs. Le maire noir démocrate Tom Bradley décrète l'état d'urgence. Du 11 au 17 août 1965 déjà, des émeutes raciales avaient fait trente-quatre morts à Los Angeles. Des violences se produisent également dans d'autres grandes villes.
Le 1er mai, dans un « discours à la nation », le président George Bush affirme qu'il a ressenti « de la douleur et de la colère » à l'annonce du verdict, mais déclare qu'il utilisera « toutes les forces nécessaires au rétablissement de l'ordre ». Des renforts sont envoyés dans la métropole californienne où vingt mille policiers, soldats et gardes nationaux sont déployés.
À partir du 2 mai, le calme revient à Los Angeles et dans le pays. Le bilan s'élève à cinquante-huit morts et à plus de deux mille trois cents blessés, dont la plupart sont noirs ou hispaniques. Les dégâts sont évalués à plus de 800 millions de dollars. Alors que la campagne électorale se poursuit, les républicains mettent les émeutes sur le compte des programmes sociaux mis en œuvre par les démocrates dans les années soixante et qui auraient suscité chez leurs bénéficiaires une mentalité d'assistés, sans apporter de solution aux problèmes sociaux et raciaux des grandes villes.