29 juillet-3 août 2018
Zimbabwe. Élection d’Emmerson Mnangagwa à la présidence
Le 29, lors d’une conférence de presse, l’ancien président Robert Mugabe, qui a été poussé à la démission en novembre 2017 par l’armée et par son parti l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), déclare soutenir le chef de l’opposition Nelson Chamisa, candidat du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) à l’élection présidentielle, plutôt que son ancien vice-président Emmerson Mnangagwa, candidat de la ZANU-PF, qui lui a succédé à la tête de l’État. Il s’agit des premières élections générales depuis l’indépendance du pays en 1980 auxquelles Robert Mugabe ne participe pas.
Le 30, Emmerson Mnangagwa remporte l’élection présidentielle avec 50,8 p. 100 des suffrages, contre 44,3 p. 100 pour Nelson Chamisa. Lors des élections législatives qui se déroulent le même jour, la ZANU-PF conserve sa majorité au Parlement malgré un léger recul, avec 52,4 p. 100 des voix et 179 sièges sur 270 à l’Assemblée nationale, et 34 sièges sur 80 au Sénat. La Coalition MDC, en progression, obtient 34,4 p. 100 des suffrages et 88 élus à l’Assemblée, et 25 au Sénat. Le taux de participation est d’environ 70 p. 100. Les observateurs de l’Union européenne dénoncent des irrégularités dans le déroulement du scrutin.
Le 1er août, une manifestation de l’opposition à Harare, suscitée par le report de la publication des résultats définitifs, qui seront annoncés le 3 août et contestés par l’opposition, est violemment réprimée par l’armée. Les affrontements font au moins six morts.