3-10 août 1994
Bangladesh. Exil de l'écrivain Talisma Nasreen
Le 3, l'écrivain féministe Talisma Nasreen, dans la clandestinité depuis qu'elle a été assignée à comparaître devant la justice, le 4 juin, pour « affront aux sentiments religieux musulmans », se présente devant la Haute Cour de Dacca, qui la laisse en liberté sous caution. Sa tête avait été mise à prix par des fondamentalistes musulmans à la suite de propos jugés « blasphématoires » dès septembre 1993. L'affaire est exploitée par les islamistes à des fins politiques – 88 p. 100 de la population est musulmane. Soutenue par l'opinion et les gouvernements occidentaux, l'écrivain est massivement rejetée par ses compatriotes, mêmes laïques.
Le 10, Talisma Nasreen part en exil pour la Suède.