3-10 février 1993
Vatican - Afrique. Voyage du pape Jean-Paul II au Bénin, en Ouganda et au Soudan
Le 3, Jean-Paul II entame son dixième voyage en Afrique. À Cotonou, au Bénin, le pape salue les efforts de démocratisation entrepris depuis avril 1991, date de la fin du régime marxiste du général Kérékou. Par ailleurs, il prêche en faveur d'une « nouvelle évangélisation » tenant compte des réalités culturelles, sociales et religieuses locales, et il met aussi les évêques en garde contre l'engagement politique.
Le 4, il rencontre des prêtres vaudous. Le Bénin compte 65 p. 100 d'animistes, pour 20 p. 100 de chrétiens et 15 p. 100 de musulmans.
Le 5, Jean-Paul II arrive à Kampala, en Ouganda, pays qui s'oriente lentement vers la démocratie. Il exhorte la population à la « réconciliation » nationale.
Le 6, évoquant le fléau du sida – 10 p. 100 des Ougandais seraient séropositifs –, le souverain pontife réaffirme que « le contrôle de soi et la chasteté sont les seuls moyens vertueux et sûrs » de lutter contre l'épidémie.
Le 8, devant le corps diplomatique, il condamne la guerre qui est selon lui à l'origine des problèmes de la faim, des réfugiés et de la violation des droits de l'homme en Afrique. Il appelle à une « prise de conscience » des Africains et prône « des solutions africaines aux problèmes africains ».
Le 9, Jean-Paul II annonce que le synode des évêques africains, dont il avait lancé l'idée en janvier 1989, aura lieu à Rome, à partir du 10 avril 1994.
Le 10, le pape fait escale à Khartoum, au Soudan, pays dévasté par une guerre civile ethnique et religieuse, et isolé diplomatiquement. Jean-Paul II demande au régime islamiste en place depuis juin 1989 de promouvoir « la justice et la paix ». La moitié des 9 p. 100 de Soudanais chrétiens – contre 73 p. 100 de musulmans et 17 p. 100 d'animistes – vit dans le sud du pays, particulièrement touché par la guerre. Le pape, qui a souvent dénoncé les atteintes à la liberté religieuse au Soudan, souhaite à la fois rappeler au monde les réalités soudanaises et amorcer le dialogue avec les musulmans, malgré le risque de récupération de sa visite.
