3-11 décembre 1989
France. Succès électoraux du Front national et levée de l'immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen
Le 3 a lieu le second tour de deux élections législatives partielles, en Eure-et-Loir et dans les Bouches-du-Rhône : Marie-France Stirbois, candidate du Front national (F.N.), est élue à Dreux avec 61,30 p. 100 des voix, tandis qu'à Marseille l'autre candidate du F.N., Marie-Claude Roussel, bien que battue par Jean-François Mattéi (U.D.F.-P.R.), remporte 47,18 p. 100 des suffrages. Cinq élections cantonales partielles, organisées le même jour, sont aussi marquées par d'importants progrès du F.N., qui parvient même à ravir au P.S. le siège de Salon-de-Provence, avec 50,81 p. 100 des voix. Dans les deux cas, les candidats d'extrême droite ont bénéficié d'un fort taux d'abstention, traduisant un désintérêt de l'opinion qui n'est pas sans inquiéter les partis politiques traditionnels. Jean-Marie Le Pen salue ces événements comme « un véritable tremblement de terre », et attribue ces succès à l'« impasse » de la politique gouvernementale en matière d'immigration.
Le 11, le Parlement européen, par cent quatre-vingt-dix-huit voix contre quatre-vingt-onze et dix-huit abstentions, lève l'immunité parlementaire du président du Front national. Jean-Marie Le Pen pourra ainsi être poursuivi par la justice française pour « injures » envers le ministre de la Fonction publique qu'il avait qualifié, le 2 septembre 1988, de « Durafour-crématoire ».
