3-13 juin 2019
Canada. Publication du rapport sur les femmes autochtones
Le 3, les commissaires de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, lancée en septembre 2016, remettent leur rapport aux autorités fédérales. Celui-ci dénonce un « génocide » rendu possible par l’incapacité des institutions à protéger les femmes autochtones des violences, notamment sexuelles, ce dont il rend responsables « les structures et les politiques coloniales [qui] persistent aujourd’hui au Canada ». Le texte exprime de nombreuses recommandations, notamment en matière d’accès à la justice et de relations avec la police. La commission d’enquête publie un rapport distinct relatif au Québec, réclamant notamment la création d’une « entité civile indépendante » chargée de protéger les droits des Autochtones. Le Premier ministre Justin Trudeau s’engage à éradiquer « le racisme, le sexisme et les inégalités économiques » qui ont « permis une telle violence contre les femmes et les filles autochtones ».
Le 4, Justin Trudeau déclare accepter le qualificatif de « génocide » appliqué aux violences faites aux femmes autochtones et déplore que la polémique suscitée par l’emploi de ce terme l’emporte sur le débat relatif aux problèmes soulevés par la commission.
Le 11, Justin Trudeau estime finalement « plus approprié de parler de génocide culturel », terme déjà utilisé dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation relatif aux pensionnats autochtones, remis en décembre 2015.
Le 13, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, Victoria Tauli-Corpuz, se dit favorable à une enquête de l’ONU sur cette accusation de génocide, qui « mettrait beaucoup plus de pression sur le gouvernement canadien afin qu’il fasse le nécessaire ».