3-13 novembre 1984
Pologne. Participation massive aux obsèques du père Popieluszko
Le 3 se déroulent à Varsovie les obsèques du père Jerzy Popieluszko. La cérémonie donne lieu au plus grand rassemblement populaire qu'ait connu la Pologne depuis la visite du pape Jean-Paul II en juin 1983 : des centaines de milliers de personnes, arborant l'emblème de Solidarność, se rassemblent autour de l'église Saint-Stanislas où le prêtre est inhumé. L'homélie est prononcée par le cardinal Glemp, primat de Pologne, et Lech Wałęsa, ancien président de Solidarność, prend la parole devant la foule.
Le 4, les proches de la famille révèlent que le corps du père Popieluszko portait des traces évidentes de tortures : dents et doigts brisés, mâchoire fracassée, cuir chevelu arraché. Ces révélations ont été faites à dessein avec retard afin d'éviter tout incident pendant les obsèques.
Le 5, un colonel de la police politique arrêté le 2 est inculpé de complicité avec les trois autres officiers de rang inférieur déjà incarcérés. Un général, membre comme les quatre autres de la section chargée des affaires religieuses, est suspendu de ses fonctions.
Le 6, le bureau politique du Parti ouvrier polonais décide de confier au général Jaruzelski la « supervision des activités du parti au sein du ministère de l'Intérieur », ce qui revient à lui confier le contrôle de ce ministère.
Le 13, Jerzy Urban, porte-parole du gouvernement, déclare « illégaux » les « comités pour la défense des droits de l'homme contre la violence » qui ont commencé à se constituer depuis le début du mois. Plusieurs de leurs membres, proches de Solidarność, sont convoqués les jours suivants chez le procureur et menacés de prison.