3-14 janvier 2022
Tunisie. Poursuite de la lutte entre le pouvoir et Ennahda.
Le 3, le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine évoque une « suspicion de terrorisme » et une « menace pour la sécurité nationale » pour justifier l’arrestation de deux personnalités d’Ennahda, fin décembre, sans toutefois citer leur nom. Il s’agit de Noureddine Bhiri, ancien ministre de la Justice et vice-président du parti islamo-conservateur, et de Fathi Baldi, conseiller d’un ancien ministre de l’Intérieur membre d’Ennahda.
Le 14, un manifestant membre d’Ennahda, Ridha Bouziane, est tué à Tunis lors d’une manifestation interdite rassemblant un millier d’opposants qui célébraient le onzième anniversaire de la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali. Aux organisateurs de la manifestation, Ennahda et le collectif Citoyens contre le coup d’État, s’étaient joints des partis de gauche et du centre. Les manifestants dénonçaient le déplacement, décidé par le président Kaïs Saïed en décembre 2021, du jour anniversaire de la « révolution du jasmin » du 14 janvier, date de la fuite de Ben Ali, au 17 décembre, date de l’immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi en 2010.