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3-15 juillet 2020

France. Démission du gouvernement d’Édouard Philippe et nomination de Jean Castex

Le 3, le Premier ministre Édouard Philippe présente la démission de son gouvernement. Le président Emmanuel Macron nomme à Matignon le haut fonctionnaire Jean Castex, peu connu du grand public. Maire de Prades (Pyrénées-Orientales), conseiller départemental, ancien conseiller régional et ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Jean Castex avait été chargé par le gouvernement sortant d’établir le plan de déconfinement. Il annonce son intention de quitter Les Républicains (LR) et de rejoindre La République en marche (LRM).

Le 6 est annoncée la composition du nouveau gouvernement qui compte trente ministres et un secrétaire d’État porte-parole du gouvernement – onze secrétaires d’État supplémentaires seront nommés le 26. Jean-Yves Le Drian (Europe et Affaires étrangères), Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale, Jeunesse et Sports), Florence Parly (Défense) et Olivier Véran (Solidarités et Santé) conservent leur portefeuille. Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire étend le sien à la Relance. Les ministres sortants Gérald Darmanin et Élisabeth Borne sont nommés respectivement à l’Intérieur et au Travail, à l’Emploi et à l’Insertion. La députée (LRM) de la Somme Barbara Pompili est nommée à la Transition écologique, l’avocat Éric Dupond-Moretti à la Justice et l’ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot à la Culture.

Le 10, des centaines de personnes manifestent à Paris et dans d’autres villes contre les nominations de Gérald Darmanin et d’Éric Dupond-Moretti, à l’appel d’associations féministes. La cour d’appel de Paris a ordonné en juin la reprise des investigations relatives à une accusation de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance visant le ministre de l’Intérieur depuis 2009, dont le classement sans suite en février 2018 pourrait être entaché d’un vice de procédure. Le ministre de la Justice est quant à lui critiqué pour ses positions défavorables aux mouvements de défense des victimes d’agressions sexuelles. Au cours du mois, Gérald Darmanin est pris à parti par des militantes féministes lors de ses déplacements.

Le 14, lors de son entretien télévisé à l’occasion de la fête nationale, le président Emmanuel Macron défend la nomination de Gérald Darmanin, évoquant « une relation de confiance d’homme à homme ».

Le 15, Jean Castex prononce son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Il se présente comme un homme des « territoires », se proposant de « réconcilier ces France si différentes ». Il évoque à ce sujet une nouvelle étape de la décentralisation. Concernant la sécurité, il exprime sa volonté d’incarner l’« autorité » en luttant notamment contre l’« islamisme radical sous toutes ses formes » et les « groupuscules violents » qui perturbent notamment les manifestations, et annonce un projet de loi contre les « séparatismes ». Au sujet de l’écologie, il affirme croire « en la croissance écologique, pas à la décroissance verte ». Il confirme l’importance du plan de relance de « plus de 100 milliards » d’euros annoncé par le président Emmanuel Macron la veille, dont la « priorité absolue » sera la lutte contre le chômage, notamment celui des jeunes. Jean Castex obtient la confiance de l’Assemblée, avec 345 voix pour, 177 contre et 43 absentions.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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