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3-17 juin 1989

U.R.S.S.. Nouveaux affrontements ethniques en Asie centrale

Le 3, une bagarre sur un marché de la ville de Fergana (Ouzbékistan) dégénère rapidement et se transforme en pogrom : des bandes d'Ouzbeks donnent la chasse aux Meskhs, géorgiens musulmans (chiites) déportés par Staline après la Seconde Guerre mondiale. Au nombre de quatre-vingt mille environ, se distinguant des Ouzbeks d'origine turque et musulmans sunnites, ils cristallisent une rancœur attisée par la mauvaise situation économique de la République. S'étendant les jours suivants aux villes de Tachlak, Margilan et Komsomolskiy, les troubles font rapidement une centaine de morts, sinon plus.

Le 12, la situation est jugée par Moscou suffisamment grave pour que soit dépêché sur place le Premier ministre Nikolaï Ryjkov, tandis que l'évacuation des Meskhs, regroupés dans des camps de fortune gardés par les forces de l'ordre, vers d'autres Républiques est organisée.

Le 14, Nikolaï Ryjkov envisage la possibilité d'organiser un retour « par étapes » des Meskhs vers la Géorgie d'où ils ont été déportés, avant de déclarer, le 16, que l'agitation en Ouzbékistan est une tentative « préméditée » de déstabilisation du pays.

Le 17, des émeutes visant la minorité caucasienne éclatent dans la ville de Novyi Ouzen (Kazakhstan). Des bandes de jeunes pillent des coopératives et brûlent des voitures, protestant contre le rationnement et les hausses de prix. Le bilan est de trois morts et une cinquantaine de blessés, mais l'envoi rapide d'importantes forces de l'ordre et l'instauration d'un couvre-feu permettent de ramener un calme précaire.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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