3-18 juillet 1991
Irak. Retrait des Alliés de la zone de sécurité au Kurdistan et création d'une force d'intervention rapide en Turquie
Le 3, l'état-major des forces alliées stationnées dans le nord de l'Irak rencontre pour la première fois les dirigeants du Front du Kurdistan pour évoquer l'avenir de la zone de sécurité. Celle-ci a été créée en avril par les Occidentaux en vue de permettre aux deux millions de réfugiés kurdes fuyant la répression irakienne de quitter les frontières turque et iranienne et de regagner leur lieu d'habitation. Près de sept mille d'entre eux sont morts au cours de l'exode, dix mille – sur quatre cent mille réfugiés – campent encore à la frontière turque et cinq cent mille – sur un million et demi – à la frontière iranienne.
Le 12, constatant que la situation humanitaire dans la région s'est améliorée, et bien que les négociations entre les Kurdes et le gouvernement irakien n'aient toujours pas abouti, les Alliés entament le retrait des trois mille trois cents militaires encore présents dans la zone de sécurité. Celui-ci s'achève le 15 : seuls restent dans le nord de l'Irak des Casques bleus de l'O.N.U. faiblement armés. Mais il est toujours interdit aux forces terrestres et aériennes irakiennes de franchir le 36e parallèle. Afin de dissuader toute intervention irakienne contre les populations kurdes, les Alliés mettent en place dans le sud de la Turquie une force d'intervention rapide composée de deux mille cinq cents à trois mille hommes, dont trois cents à quatre cents Français.
Le 18, à Souleymanieh, une des principales villes du Kurdistan, de violents affrontements entre combattants kurdes et soldats irakiens font des dizaines de morts et des centaines de blessés. À l'issue de ces combats, la ville passe sous le contrôle des peshmergas.