3-19 juin 1991
Colombie. Ouverture de négociations avec la guérilla et reddition du narcotrafiquant Pablo Escobar
Le 3 débutent à Caracas, au Venezuela, les premiers pourparlers officiels hors de Colombie entre gouvernement colombien et guérilla. Le 8, le président César Gaviria dissout le Congrès dominé par les deux partis traditionnels, libéral et conservateur. Il accède ainsi à la demande de l'Assemblée constituante élue en décembre 1990, autorité suprême du pays où sont notamment représentés les mouvements de guérilla légalisés. Avant d'achever ses travaux, le 4 juillet, celle-ci convoque, le 15, des élections législatives anticipées pour le 27 octobre.
Le 19, Pablo Escobar se rend aux autorités. Le chef du cartel de Medellin, organisation qui contrôle 80 p. 100 du trafic de cocaïne avec les États-Unis, est soupçonné d'avoir commandité de nombreux meurtres, dont ceux de trois candidats à la présidence, d'un ministre et d'un procureur. Traqué depuis sept ans par la police et menacé par les dirigeants des autres cartels de la drogue, le narcotrafiquant le plus recherché du pays a obtenu de sérieuses garanties pour sa sécurité : une prison spéciale lui est réservée et l'interdiction d'extrader tout citoyen colombien a été votée par l'Assemblée constituante. Sa reddition représente un succès pour la politique de « main tendue » inaugurée par le président Gaviria après l'abandon de la « guerre totale » engagée par son prédécesseur en 1989.