3-20 janvier 2012
Nigeria. Violences religieuses et troubles sociaux
Le 3, le groupe islamiste Boko Haram lance un ultimatum aux chrétiens, leur demandant de quitter le nord du pays, majoritairement musulman, dans les trois jours. Boko Haram est responsable des attentats qui ont fait quelque soixante-dix morts parmi des fidèles chrétiens, à Abuja, en décembre 2011. La tension est vive entre les communautés religieuses depuis l'instauration en 2000 de la charia dans le nord du pays. Les violences perpétrées contre les chrétiens par des musulmans nordistes contestant l'élection à la présidence de Goodluck Jonathan en avril 2011 ont causé la mort de quelque huit cents personnes.
Le 6, au terme de l'ultimatum lancé par Boko Haram, des chrétiens sont victimes de violences meurtrières à Yola, dans le nord-est du pays.
Le 9, deux importantes centrales syndicales appellent à une grève générale illimitée pour protester contre la suppression d'une subvention au secteur pétrolier, qui entraîne le doublement du prix des carburants. Le mouvement, fortement suivi, est brutalement réprimé.
Le 12, les syndicats du secteur pétrolier menacent d'arrêter la production du brut en signe de soutien au mouvement de grève générale – le Nigeria est le plus gros producteur de pétrole du continent africain.
Le 16, le président Goodluck Jonathan annonce une baisse de 30 p. 100 du prix de l'essence, sans toutefois revenir sur sa volonté de déréglementer le secteur pétrolier. Les syndicats appellent à une suspension des manifestations et de la grève.
Le 20, une série d'attaques coordonnées, revendiquées par Boko Haram, visant la communauté chrétienne de Kano, la deuxième ville du pays, située dans le nord, font plus de cent quatre-vingt-cinq morts.