3-22 avril 1982
France. Regain d'activité du terrorisme international
Le 3, Yaakov Barsimantov, deuxième secrétaire de l'ambassade d'Israël à Paris, est tué de deux balles dans la tête, tirées à bout portant par une jeune femme. Cet assassinat est revendiqué à Beyrouth par les « Fractions révolutionnaires armées libanaises ». Meir Rosenne, ambassadeur d'Israël en France, met en cause l'O.L.P. Ce meurtre intervient trois jours après que des coups de feu ont été tirés contre le siège de la mission d'achat du ministère israélien de la Défense à Paris.
Le 4, Ibrahim Souss, représentant de l'O.L.P. en France, déclare n'avoir rien à voir avec l'assassinat de Y. Barsimantov.
Le 9, un important stock d'armes est découvert par la police dans un parking, à Paris. Deux militants d'Action directe, Joëlle Aubron et Mohand Hamami, sont interpellés. Les révélations de ces derniers, complétées par des expertises balistiques, laissent supposer que ce mouvement pourrait avoir des liens avec le terrorisme international. Une des armes retrouvées aurait été utilisée dans la fusillade du 31 mars contre la mission d'achat du ministère israélien de la Défense à Paris. De plus, les policiers ont prouvé que l'arme utilisée pour tuer Yaakov Barsimantov avait également servi pour l'assassinat, le 18 janvier, à Paris, du lieutenant-colonel Charles R. Ray, attaché militaire américain.
Le 15, à Beyrouth, Guy Cavallo, employé au consulat de France, et son épouse sont assassinés dans leur appartement. C'est le jour même où aurait dû avoir lieu, à Paris, le procès de Magdalena Kopp et Bruno Breguet, deux terroristes dont « Carlos » avait exigé en mars la libération. D'autre part, les autorités syriennes multiplient les pressions auprès du gouvernement français pour obtenir que TF1 ne diffuse pas de reportage sur l'assassinat, le 4 septembre 1981, de Louis Delamare, ambassadeur de France à Beyrouth. TF1 décide de diffuser, dès le 21 au soir, cette émission qui met gravement en cause les services secrets syriens.
Le 22, au matin, une voiture piégée explose rue Marbeuf, à Paris, tuant une passante et blessant une soixantaine de personnes. La voiture stationnait devant le siège d'un journal libanais pro-irakien, en langue arabe, Al Watan Al Arabi, qui, le premier, avait accusé la Syrie d'être à l'origine de l'assassinat de Louis Delamare. Gaston Defferre, qui assure l'intérim du Premier ministre en l'absence de Pierre Mauroy, condamne l'attentat et annonce l'expulsion de deux diplomates syriens ainsi que le rappel en consultation de l'ambassadeur de France à Damas. La Syrie proteste de son innocence et réplique par des mesures analogues. Une autre piste retient également l'attention des observateurs : l'explosion s'est produite tandis que se déroulait le procès de Magdalena Kopp et Bruno Breguet. Ceux-ci sont condamnés respectivement à quatre et cinq ans de prison.