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3-23 août 1988

États-Unis. Adoption de la loi sur le commerce et inquiétude des partenaires commerciaux de Washington

Le 3, le Sénat adopte à une très large majorité (85 voix contre 11) une loi sur le commerce d'inspiration essentiellement protectionniste. Le but affiché est d'accroître la compétitivité américaine sur les marchés mondiaux, en renforçant les pouvoirs du représentant spécial de la Maison-Blanche pour le Commerce (Clayton Yeutter), en subventionnant l'agriculture (2,5 millions de dollars), en interdisant aux firmes étrangères coupables d'exportations illicites vers les pays communistes (comme Toshiba) de vendre aux États-Unis, etc. Contrairement à ce qu'il avait fait en mai pour une première version du projet, Ronald Reagan déclare qu'il ne mettra pas son veto au texte. Outre qu'une disposition contraignante pour les entreprises désirant licencier a été retirée de la seconde version, la proximité des élections présidentielle et législatives explique sans doute ce revirement.

Le 4, le Japon et la Corée du Sud sont les premiers partenaires commerciaux des États-Unis à réagir, en déclarant espérer que le texte ne sera pas promulgué.

Le 5, la C.E.E. s'inquiète à son tour en critiquant le caractère « unilatéral » des mesures envisagées et en menaçant de saisir le G.A.T.T. (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce).

Le 16, le gouvernement français « regrette » ce texte, et souligne qu'il déroge à l'esprit des négociations multilatérales en cours (Uruguay Round). Le porte-parole du gouvernement, Claude Evin, qualifie le 17 d'« inacceptable » la situation créée.

Le 23, le président Reagan n'en signe pas moins la loi, tout en reconnaissant qu'elle comporte des dispositions qu'il désapprouve.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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