3-23 août 2000
Indonésie. Concessions du président Abdurrahman Wahid
Le 3, l'ancien président Suharto est informé de son inculpation pour corruption. Il est accusé d'avoir détourné l'équivalent de 1 à 4 milliards de francs aux dépens de fondations caritatives. Abandonnée par son successeur, Bacharuddin Jusuf Habibie, l'enquête sur ces exactions avait été relancée au lendemain de l'élection d'Abdurrahman Wahid, en octobre 1999.
Le 7, dressant devant le Parlement le bilan de sa première année au pouvoir, le président Wahid présente ses « excuses » pour les « faiblesses » de sa gestion. Il promet de remanier et de rationaliser son gouvernement, fruit des marchandages entre les divers partis composant la majorité. Il avait convaincu le Parlement de renoncer à son projet d'engager une procédure d'invalidation à son encontre.
Le 9, Abdurrahman Wahid annonce sa décision de charger la vice-présidente, Megawati Sukarnoputri, « de la gestion des affaires courantes », c'est-à-dire de la conduite du gouvernement – le poste de Premier ministre n'existant pas en Indonésie. Ces concessions, auxquelles s'ajoutent des mesures en faveur de l'armée et de la police, permettent à Abdurrahman Wahid de conserver l'essentiel de son pouvoir.
Le 23, le président Wahid présente un nouveau gouvernement dirigé par Megawati Sukarnoputri, mais dont la plupart des postes clés reviennent à des proches du chef de l'État.