3-23 octobre 2007
France. Révélations sur la caisse secrète de l'U.I.M.M
Le 3, à la demande du parquet de Paris, lui-même saisi par Tracfin, l'organisme du ministère de l'Économie qui surveille le blanchiment d'argent, la brigade financière de la police judiciaire effectue une perquisition dans les locaux de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (U.I.M.M.), la principale fédération patronale adhérente au Medef. Tracfin avait été informé par la B.N.P. d'importants et réguliers retraits en liquide des comptes bancaires de l'U.I.M.M., autorisés par son président Denis Gautier-Sauvagnac, pour un montant total d'au moins 17 millions d'euros entre 2000 et 2007. Les enquêteurs évoquent la piste d'un financement occulte des syndicats, tandis que les dirigeants de l'U.I.M.M. indiquent que ces sommes servent à « fluidifier le dialogue social ». La loi française n'impose pas aux syndicats l'obligation de faire certifier leurs comptes.
Le 16, Laurence Parisot, présidente du Medef, considère que de telles pratiques relèvent d'« une logique et d'une conception des relations sociales totalement dépassées ».
Le 23, Denis Gautier-Sauvagnac annonce sa prochaine démission de la présidence de l'U.I.M.M. et admet l'existence d'une « caisse de secours mutuel » de quelque 600 millions d'euros, alimentée par une cotisation supplémentaire des entreprises adhérentes et destinée notamment à indemniser des entreprises à l'issue des conflits sociaux.