3-24 août 1981
États-Unis. Licenciement massif de contrôleurs aériens grévistes
Le 3,80 p. 100 des 15 000 contrôleurs aériens syndiqués (sur un total de 17 000) se mettent en grève pour obtenir un relèvement des salaires de 10 000 dollars par an, alors qu'ils touchent de 20 000 à 50 000 dollars, et une réduction de la semaine de travail de quarante à trente-deux heures. Ces revendications, manifestement exagérées, ne sont mises en avant que pour engager des négociations. Mais les « aiguilleurs du ciel », en tant que fonctionnaires fédéraux, n'ont pas le droit de grève, et le président Reagan, confronté à son premier grand conflit social, n'a aucune intention de céder.
À partir du 5, les 12 000 contrôleurs grévistes commencent à recevoir leur lettre de licenciement. Le trafic aérien au-dessus des États-Unis est assuré à 40 p. 100 grâce aux 5 000 non-grévistes, à 3 000 cadres et à 500 contrôleurs militaires. Cependant, dans de nombreux pays, se multiplient des réactions de solidarité de contrôleurs qui estiment que les mesures de sécurité sont insuffisantes dans le ciel des États-Unis.
Les 11 et 12, les contrôleurs canadiens interdisent le survol de leur espace aérien aux avions en direction ou en provenance des États-Unis. Cette action paralyse à 80 p. 100 les vols long-courriers et un grand nombre de passagers restent bloqués dans des aéroports européens.
Les 17 et 18, c'est au tour des contrôleurs portugais de bloquer la « route du Sud » qui passe par les Açores, mais, cette fois, les avions sont détournés vers la voie nord-atlantique et ne subissent que peu de retard.
Le 24, l'administration fédérale de l'aéronautique (F.A.A.) annonce qu'elle prolonge pour sept mois l'horaire réduit qui était entré en application après la grève du 3 août. Ce qui permet d'assurer les trois quarts du trafic antérieur en attendant que de nouveaux contrôleurs soient formés.