3-24 février 1982
Syrie. Très violents affrontements à Hama
Le 3, des troubles sanglants éclatent à Hama, quatrième ville syrienne, située à 200 kilomètres au nord de Damas. Hama, ville de 280 000 habitants, en majorité musulmans sunnites, est un des fiefs des activistes islamiques, regroupés surtout au sein de la confrérie des Frères musulmans qui s'opposent aux shi'ites alaouites du régime baassiste. Bien que très peu d'informations filtrent sur les événements, il semble que les Frères musulmans aient réussi à s'emparer de plusieurs édifices publics et à assassiner un grand nombre de militants du Baas, le parti au pouvoir, tout en appelant la population à la révolte du haut des minarets. La riposte des forces gouvernementales est extrêmement brutale : dix mille hommes de troupe, des blindés, l'aviation sont envoyés à Hama alors que les troubles restent localisés dans cette ville. Pendant trois semaines, des combats de rue d'une rare violence font de nombreuses victimes tant parmi les insurgés que parmi les forces de l'ordre (près de dix mille morts selon une source officieuse).
Le 24, le président Hafez el-Assad annonce la fin des combats à Hama et accuse « certaines forces étrangères suspectes » d'avoir fourni de « grandes quantités d'armes et de munitions » aux Frères musulmans.