3-24 février 1998
Irak. Accord avec l'O.N.U. sur le contrôle du désarmement
Le 3, le secrétaire général du Quai d'Orsay, Bertrand Dufourcq, se rend à Bagdad pour promouvoir une solution diplomatique à la crise qui oppose de nouveau, depuis janvier, l'Irak à la communauté internationale au sujet de son désarmement. Il est chargé de transmettre un message de « grande fermeté » du président Chirac à son homologue irakien Saddam Hussein. Le ministre turc des Affaires étrangères se rend également à Bagdad.
Les 7 et 8, à l'occasion de la Conférence internationale sur la sécurité qui se tient à Munich, les participants américains rappellent à l'ordre les Européens, affirmant que le Vieux Continent ne peut à la fois bénéficier de l'appui des États-Unis pour sa défense et refuser de soutenir les initiatives de Washington en faveur de la paix internationale sur les autres continents. Le chancelier Kohl assure les États-Unis de son « appui politique total » et met les bases aériennes d'Allemagne à leur disposition, ce que refuse de faire le gouvernement italien.
Le 12, le ministre russe de la Défense, Igor Sergueïev, déclare à son homologue américain, Richard Cohen, en visite à Moscou, qu'une opération militaire contre l'Irak heurterait les « intérêts vitaux de la Russie » et ramènerait les relations entre Moscou et Washington « des années en arrière ». La plupart des pays arabes sont également hostiles à une solution militaire.
Le 13, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan – que la France et la Russie, ainsi que les pays arabes et non alignés pressent de se rendre à Bagdad –, annonce l'envoi en Irak d'une équipe d'experts chargée de dresser la carte des « sites présidentiels » dont Bagdad refuse l'inspection.
Le 16, Kofi Annan annonce son intention de se rendre en Irak après avoir obtenu l'accord de Washington pour proposer à Saddam Hussein des conditions d'inspection particulières pour les sites présidentiels.
Le 17, le président Chirac reçoit à Paris le ministre irakien des Affaires étrangères, Mohamad Saïd El Sahaf, qu'il met en garde contre le refus de son pays de laisser inspecter les sites présidentiels.
Le 20, Kofi Annan arrive à Bagdad après avoir fait escale à Paris.
Le 23, le secrétaire général de l'O.N.U. signe avec le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz, qui lui accorde sa « confiance », un texte qui « lève les obstacles à l'application des résolutions du Conseil de sécurité » relatives au désarmement de l'Irak et à son contrôle. Le document dresse la liste de huit sites présidentiels qui seront visités, de façon permanente et sans limitation dans le temps, par les experts de la Commission des Nations unies pour le désarmement de l'Irak accompagnés de diplomates. Le président Clinton approuve l'accord tout en déclarant maintenir les forces américaines dans le Golfe.
Le 24, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. approuve l'accord signé par Kofi Annan.