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3-24 mars 1981

États-Unis - Amérique latine. Reformulation de la doctrine de Monroe par l'administration Reagan

Le 3, dans une interview télévisée, Ronald Reagan se défend de vouloir entraîner son pays au Salvador dans un engrenage « à la vietnamienne ». Il se déclare même favorable à une « solution politique » et repousse l'éventualité de l'envoi de troupes de combat américaines. Par contre, il renouvelle ses propositions de « travail diplomatique continu » aux pays qui ne veulent pas « laisser ce continent être envahi par des forces extérieures ».

Le 4, au Nicaragua, la junte de gouvernement est réduite de cinq à trois membres et Daniel Ortega, une des principales personnalités sandinistes, est nommé « coordonnateur » de la nouvelle équipe dirigeante. Arturo Cruz, qui quitte la junte, est nommé ambassadeur aux États-Unis, où ce modéré tentera d'influencer l'administration Reagan pour qu'elle accepte la reprise de l'aide économique américaine suspendue le 23 janvier.

Les 10 et 11, le président Reagan effectue au Canada sa première visite officielle à l'étranger : après avoir obtenu le soutien de Pierre Elliott Trudeau à propos du Salvador, il prononce devant le Parlement d'Ottawa un vigoureux plaidoyer « pour l'intégrité du continent américain, l'inviolabilité de ses nations et sa défense contre le terrorisme importé ».

Le 15, la Communauté européenne débloque son aide humanitaire d'urgence au Salvador. Cette opération de secours, d'un montant de 2,4 millions de francs, avait été suspendue le 17 février à la demande des États-Unis. Cependant, Washington adresse une note aux gouvernements de la C.E.E. pour leur demander d'annuler leur projet de cofinancement d'un aéroport international à Grenade. Les États-Unis estiment que cette île des Caraïbes est devenue un satellite de Cuba.

Du 15 au 20, le général Roberto Viola, qui prendra, le 29, ses fonctions de chef de l'État argentin, se rend à Washington où il est reçu par le président Reagan. À l'occasion de cette visite, James Buckley, sous-secrétaire d'État, demande officiellement au Congrès d'annuler une loi de 1978 interdisant toute vente d'armes et toute assistance militaire à l'Argentine en raison des nombreuses violations des droits de l'homme dans ce pays.

Le 24, le Congrès américain approuve définitivement l'aide militaire supplémentaire de 25 millions de dollars accordée au Salvador. Le département d'État annonce d'autre part que les États-Unis vont doubler leur aide économique au Salvador : pour l'année en cours cette aide s'élèvera à 126,5 millions de dollars.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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