3-24 septembre 1990
U.R.S.S.. Pleins pouvoirs à Mikhaïl Gorbatchev pour réformer l'économie soviétique
Le 3, la pénurie de pain se fait sentir à Moscou pour la première fois depuis vingt-cinq ans. Celle-ci, qui s'inscrit dans un contexte général d'effondrement des marchés, intervient alors qu'un débat confus sur la réforme économique secoue les sphères dirigeantes ; Mikhaïl Gorbatchev se trouve en présence de deux projets : l'un, progressiste, émanant du président de la Fédération de Russie Boris Eltsine et remanié par Stanislas Chataline, conseiller du président ; l'autre, plus prudent, n'étant que la nouvelle version du plan proposé par le Premier ministre Nicolaï Ryjkov et rejeté en mai par les députés. Il s'agit de réaliser une synthèse des deux projets, tout en évitant une crise institutionnelle qui serait provoquée par la démission de Nicolaï Ryjkov, demandée par Boris Eltsine, celui-ci menaçant lui-même de faire bande à part dans la République de Russie qu'il dirige si ses idées ne sont pas retenues.
Le 24, par trois cent cinq voix contre trente-six, les députés autorisent Mikhaïl Gorbatchev à légiférer par décrets pour introduire, en dix-huit mois, l'économie de marché en U.R.S.S., tout en le chargeant de présenter rapidement au Parlement un programme économique élaboré et cohérent.