3-24 septembre 2019
Royaume-Uni. Annulation de la suspension du Parlement
Le 3, le député conservateur Phillip Lee, opposé à une sortie de l’Union européenne sans accord, rejoint les rangs des libéraux-démocrates, privant ainsi le Premier ministre Boris Johnson de sa seule voix de majorité à la Chambre des communes. Les députés, parmi lesquels vingt et un conservateurs, adoptent une motion visant à prendre le contrôle de l’agenda législatif de la Chambre. Boris Johnson exclut des tories les vingt et un élus rebelles.
Le 4, les députés adoptent une loi obligeant le Premier ministre à demander à Bruxelles le report du Brexit si aucun accord n’est trouvé à la date prévue de la sortie de l’Union européenne (UE), le 31 octobre. De son côté, Boris Johnson n’obtient pas la majorité des deux tiers nécessaire à la dissolution du Parlement, en vue d’organiser des élections générales en octobre. Favorables à des élections, les travaillistes rejettent toutefois leur tenue avant la conclusion d’un accord avec Bruxelles ou un report du Brexit.
Le 5, Jo Johnson, frère du Premier ministre, « déchiré entre la loyauté familiale et l’intérêt du pays », annonce sa démission de son poste de ministre des Universités, ainsi que du Parlement.
Le 7, la secrétaire d’État au Travail et aux Retraites Amber Rudd annonce à son tour sa démission et son retrait des tories.
Le 9, dernier jour de séance du Parlement avant sa suspension décidée par le Premier ministre en août, le speaker (président) de la Chambre des communes John Bercow annonce qu’il quittera ses fonctions le 31 octobre.
Le 11, la Cour suprême d’Écosse, saisie par un groupe d’élus, juge « illégale » la suspension du Parlement, prenant le contrepied de la décision rendue le 6 par la Haute Cour du justice pour l’Angleterre et le pays de Galles.
Le 23, les délégués du Labour réunis en congrès à Brighton rejettent de peu une motion réclamant que le parti fasse campagne en faveur du maintien dans l’UE lors des prochaines élections générales. Le leader travailliste Jeremy Corbyn défend l’organisation d’un référendum proposant le choix entre un accord renégocié avec Bruxelles ou le maintien dans l’UE.
Le 24, la Cour suprême du Royaume-Uni déclare illégale la suspension du Parlement, à l’unanimité, et autorise celui-ci à reprendre ses séances. Elle juge que cette prorogation « a eu pour effet d’entraver la capacité du Parlement à exercer ses fonctions démocratiques et ce, sans justification rationnelle. »