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3-24 septembre 2023

Niger. Retrait des forces françaises

Le 3, la junte qui a pris le pouvoir en juillet retire son immunité et son visa diplomatique à l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, dont elle exige le départ. Des dizaines de milliers de personnes manifestent depuis le début du mois aux abords d’une caserne où sont stationnés les soldats français dans la capitale, alors qu’arrive à échéance l’ultimatum fixé par la junte à leur retrait.

Le 7, les États-Unis acceptent, contrairement à la France, de retirer leurs soldats stationnés à Niamey, pour les redéployer dans le nord du pays.

Le 16, le Niger, le Mali et le Burkina Faso annoncent avoir conclu une « alliance des États du Sahel » visant à « établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle », qui prévoit qu’une « atteinte à la souveraineté ou l’intégrité du territoire » d’un des trois pays sera considérée comme une agression contre les autres.

Le 24, le président français Emmanuel Macron annonce, lors d’un entretien télévisé, avoir décidé le retour de l’ambassadeur de France à Niamey et le retrait des soldats français du pays, justifié par le fait que « les autorités de fait du Niger […] ne veulent plus lutter contre le terrorisme ». L’Élysée indique que la France continuera à « travailler avec la CEDEAO pour obtenir la libération [du président déchu Mohamed] Bazoum et le rétablissement de l’ordre constitutionnel ». La suspension des échanges culturels et universitaires entre les deux pays, en plus de celle de la coopération militaire et économique, suscite une polémique dans les milieux concernés, en France. Il s’agit pour Paris du troisième retrait militaire d’Afrique après celui de la force Barkhane du Mali en 2021 et celui des forces spéciales du Burkina Faso en février.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 1er-29 août 2023 Niger. Marques d’hostilité de la junte à l’égard de la France

    Les 1er et 2, la France évacue ses ressortissants du Niger où un putsch a renversé le président Mohamed Bazoum fin juillet.

    Le 2, le général Salifou Modi, ancien chef des forces armées nigériennes, limogé en avril par le président Bazoum et numéro deux de la junte, se rend en visite au Mali et au...

  • 26-31 juillet 2023 Niger. Coup d’État

    Le 26, un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) composé d’officiers issus de tous les corps de l’armée annonce la destitution du président Mohamed Bazoum, la suspension des institutions, la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu. Il invoque « la dégradation continue...

  • 20 décembre 2021 Niger - France. Neutralisation d’un cadre djihadiste par la force Barkhane

    Un cadre de l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS), Soumana Boura, est tué par une frappe aérienne effectuée par la force antiterroriste française Barkhane au nord de Tillabéri, dans la zone dite des « trois frontières ». Celui-ci est présenté comme l’un des auteurs de l’assassinat de six...

  • 15-21 mars 2021 Niger. Nouvelles tueries de civils

    Le 15, cinquante-huit personnes qui circulaient à bord de véhicules, de retour du marché de Bani Bangou, dans la région de Tillabéri située dans la zone « des trois frontières », sont tuées par un groupe armé.

    Le 21, au moins cent trente-sept personnes sont tuées dans trois villages des environs...

  • 21 février 2021 Niger. Victoire de Mohamed Bazoum à l’élection présidentielle.

    Avec 55,7 % des suffrages, Mohamed Bazoum, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) et dauphin désigné du président sortant Mahamadou Issoufou, remporte le second tour de l’élection présidentielle pour lequel il était opposé à Mahamane Ousmane, candidat du Renouveau démocratique...

  • 2 janvier-19 février 2021 France - Mali - Niger. Pertes françaises et opération djihadiste

    Le 2, deux soldats français de la force Barkhane sont tués par un engin explosif improvisé à Ménaka, au Mali, près de la frontière nigérienne. Fin décembre 2020, trois autres soldats français avaient été tués dans des circonstances similaires à Hombori, plus à l’ouest. Le seuil des cinquante soldats...

  • 27 décembre 2020 Niger. Élections générales

    Mohamed Bazoum, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), au pouvoir, arrive en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 39,3 p. 100 des suffrages. Il était le dauphin désigné du président sortant Mahamadou Issoufou auquel la Constitution ne permettait pas de...

  • 9 août-17 septembre 2020 Niger - France. Attaque contre des travailleurs humanitaires

    Le 9, l’attaque d’un véhicule circulant dans la réserve de Kouré, dans le sud-ouest du pays, cause la mort de ses huit occupants, six Français membres de l’ONG humanitaire française Acted et deux Nigériens, un chauffeur employé d’Acted et un guide. L’opération n’est pas revendiquée. Les groupes djihadistes...

  • 9-14 janvier 2020 Niger. Attaque djihadiste meurtrière

    Le 9, un mois après l’attaque djihadiste du poste militaire d’Inates, qui avait fait soixante et onze morts, une nouvelle opération, menée contre le camp de Chinégodar, dans la même région proche de la frontière malienne, cause la mort de quatre-vingt-neuf soldats. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière...

  • 10-25 décembre 2019 Niger. Attaques meurtrières dans la zone « des trois frontières »

    Le 10, l’assaut du poste militaire d’Inates, proche de la frontière malienne, cause la mort d’au moins soixante et onze soldats. Dix-huit militaires y avaient déjà été tués lors d’une précédente attaque, en juillet, revendiquée par le groupe État islamique au Grand Sahara. Ce poste se situe dans la zone...