3-25 août 2009
France. Forte contestation des indépendantistes kanaks en Nouvelle-Calédonie
Le 3, alors que la grève générale de l'Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (U.S.T.K.E.) dure depuis une semaine avec des barrages routiers et des blocages des zones industrielles, portuaires et des administrations, de nouveaux affrontements opposent les adhérents de ce syndicat aux forces de l'ordre dans plusieurs villes de l'île et notamment à Koné, faisant vingt-sept blessés parmi les policiers. Ces heurts résultent de l'enlisement d'un conflit salarial à la compagnie aérienne Aircal et du mouvement de protestation qui s'ensuivit, au cours duquel le président de l'U.S.T.K.E. Gérard Jodar a été arrêté et incarcéré, le 28 mai, pour « entrave à la circulation d'un aéronef » alors que les militants avaient envahi l'aérodrome de Nouméa-Magenta.
Le 5, des affrontements violents entre les militants et les forces de l'ordre ont lieu à Saint-Louis et dans le quartier de Montravel, dans la périphérie de Nouméa, faisant quatre blessés parmi les manifestants et deux chez les gendarmes.
Le 6, face à la violence des jours précédents, un protocole d'accord est signé, sous l'égide du président du gouvernement Philippe Gomes, entre l'U.S.T.K.E. et la direction d'Aircal, qui insiste particulièrement sur le « respect des autorités coutumières » et le « respect du service public ». La grève générale est suspendue. Les tensions restent toutefois vives entre le président d'Aircal Nidoish Naisseline, élu indépendantiste kanak, et le syndicat qui exige la libération de son président.
Le 12, quelque vingt-cinq mille personnes manifestent à Nouméa, à l'appel d'un collectif citoyen, pour protester contre les violences qui perturbent la Nouvelle-Calédonie et pour demander le retour au calme.
Le 22, à l'appel de l'U.S.T.K.E., qui réclame la libération de Gérard Jodar et dénonce l'État colonial et la vie chère, une manifestation pacifique rassemble environ un millier de personnes, principalement des jeunes Kanaks des quartiers défavorisés.
Le 25, le leader syndicaliste Gérard Jodar est condamné en appel à quinze mois de prison ferme – une peine plus lourde que celle qui avait été prononcée le 29 juin. Les vingt-sept autres personnes, toutes membres de l'U.S.T.K.E., détenues pour avoir envahi l'aéroport de Nouméa voient leurs demandes de remise en liberté rejetées.