3-25 avril 2001
France. Mise en cause de Jacques Chirac dans l'affaire des H.L.M. de Paris
Le 3, le juge Éric Halphen, chargé de l'enquête sur l'affaire des H.L.M. de la Ville de Paris et le financement occulte du R.P.R., enregistre le témoignage de François Ciolina, ancien directeur adjoint de l'Office public d'aménagement et de construction (O.P.A.C.) de 1989 à 1993. Celui-ci confirme les accusations portées par Jean-Claude Méry dans l'enregistrement vidéo réalisé avant sa mort, en 1999; il met en cause le chef de l'État, alors maire de la capitale, comme initiateur d'un « système » de fraude sur les marchés publics. Ce témoignage intervient la veille du jour où le juge Halphen avait convoqué Jacques Chirac en tant que témoin, convocation à laquelle l'Élysée a refusé, en mars, de donner suite.
Le 3 également, le procureur de Nanterre informe le député (P.S.) Arnaud Montebourg que les pièces judiciaires relatives à la même affaire, que celui-ci lui réclamait, ne sont pas indispensables à la rédaction de la résolution de mise en accusation de Jacques Chirac devant la Haute Cour. Arnaud Montebourg se déclare alors prêt à rédiger son texte qu'il envisage de soumettre à la signature des parlementaires.
Le 25, le juge Halphen rend une ordonnance dans laquelle il se déclare « incompétent » pour instruire le dossier, tâche qui incombe selon lui à la seule Haute Cour de justice, en vertu des règles constitutionnelles. Il estime toutefois qu'« il existe maintenant des indices rendant vraisemblable que Jacques Chirac ait pu participer, comme auteur ou complice, à la commission des infractions » mises en lumière par son instruction ouverte en février 1994.