3-25 février 2010
Grèce - Union européenne. Crise de la zone euro et plan d'aide à la Grèce
Le 3, la Commission européenne approuve le programme de stabilité présenté par le gouvernement grec de Georges Papandréou en janvier, tout en décidant de placer la Grèce sous étroite surveillance budgétaire. Ce plan d'assainissement financier prévoit la réduction du montant du déficit budgétaire, de 12,7 p. 100 du P.I.B. en 2009 à moins de 3 p. 100 en 2012. La Grèce est le pays de la zone euro qui éprouve le plus de difficultés à sortir de la récession et celui dont la situation financière est la plus dégradée. Discrédité sur les marchés, le pays est la cible de manœuvres spéculatives.
Le 4, la chute des Bourses espagnole, portugaise et italienne, parallèlement au glissement de l'euro, met en lumière les menaces que font peser sur la monnaie unique les difficultés financières des pays de l'Europe du Sud appartenant à la zone euro.
Le 4 également, Dominique Strauss-Kahn offre à l'Union européenne l'assistance du F.M.I. qu'il préside. Celle-ci est toutefois rejetée par Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (B.C.E.), comme par Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe – qui rassemble les pays de la zone euro.
Le 10, le gouvernement allemand d'Angela Merkel approuve le principe d'un plan d'aide à la Grèce, auquel il était jusque-là réticent. Un tel plan ne peut être qu'intergouvernemental: aucune institution européenne ne dispose des fonds nécessaires et la B.C.E. n'a pas le pouvoir de renflouer un État.
Le 11, le Conseil européen réuni à Bruxelles par le président permanent Herman Van Rompuy apporte son soutien à la Grèce, sans toutefois annoncer des mesures concrètes. La déclaration finale indique que « les États-membres de la zone euro prendront des mesures déterminées et coordonnées, si nécessaire, pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble. »
Le 14, le New York Times affirme que des banques américaines, notamment Goldman Sachs, auraient aidé la Grèce, au début des années 2000, à dissimuler l'ampleur de sa dette de façon à lui permettre de continuer à emprunter.
Le 15, le Conseil des ministres des Finances des pays membres de l'Eurogroupe, sous la pression de l'Allemagne et de la B.C.E., donne un mois à Athènes pour présenter des mesures supplémentaires d'assainissement financier. Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou réclame quant à lui l'envoi d'« un message supplémentaire, plus explicite, qui rende opérationnel ce qui a été décidé le 11 février par le Conseil européen », afin que les marchés cessent leurs attaques contre la Grèce.
Le 16, le conseil Écofin, qui réunit les ministres des Finances de l'Union, approuve le programme de stabilité présenté par la Grèce, engage Athènes à proposer des mesures supplémentaires d'ici au 15 mars et exige que les mesures d'urgence soient adoptées avant le 15 mai, de façon à atteindre le premier objectif consistant à réduire de 4 points son déficit budgétaire en 2010.
Le 24, une grève générale paralyse la Grèce, pour la première fois depuis la victoire socialiste aux élections d'octobre 2009. Les grandes centrales syndicales se mobilisent contre le plan d'austérité annoncé par le gouvernement en vue de juguler la crise financière. Elles dénoncent également la mise sous tutelle du pays par les « néolibéraux de Bruxelles », au lendemain de l'arrivée à Athènes de délégués de la Commission européenne, de la B.C.E. et du F.M.I. chargés d'une mission d'expertise des comptes publics.
Le 25, ces experts estiment que l'objectif de réduction de 4 points du déficit budgétaire en 2010 nécessite des mesures d'économies supplémentaires.