3-25 octobre 1989
France. Polémique autour du port du foulard à l'école
Le 3, on apprend que trois élèves musulmanes du collège Gabriel-Havez de Creil (Oise) sont exclues des cours par le principal parce qu'elles refusent de quitter leur foulard. Cette affaire est ensuite très largement médiatisée ; elle pose le problème de l'intégration de l'islam en milieu scolaire et, plus généralement, dans la société française.
Le 20, Danielle Mitterrand se prononce en faveur de l'acceptation des traditions « quelles qu'elles soient ».
Le 22, une manifestation intégriste est organisée à Paris : environ six cents musulmans défilent à l'appel de deux organisations minoritaires pour défendre le port du voile à l'école. Cependant, la plupart des responsables politiques interviennent sur le sujet, exprimant souvent, au sein d'un même parti, des opinions opposées. Le débat dans le pays s'élargit à celui du droit des femmes et à la question de l'immigration en France.
Le 25, à l'Assemblée nationale, Lionel Jospin fait connaître sa position. Partisan à la fois de la laïcité et de la tolérance, il demande aux enseignants d'engager d'abord le dialogue avec les intéressées et leur famille, mais refuse l'exclusion en cas d'échec de ce dialogue, l'école « étant faite pour éduquer, pour intégrer, pas pour rejeter ». Cette position, que critiquent la droite et le P.C.F., divise le P.S. : deux conceptions de la laïcité s'affrontent parmi les socialistes, dont certains reprochent au ministre sa « capitulation » devant la montée des intégrismes religieux.