3-26 août 1994
Algérie. Poursuite des violences et tentative de relance du dialogue national
Le 3, cinq Français – trois gendarmes et deux fonctionnaires de l'ambassade – sont tués dans un attentat à Alger. Depuis septembre 1993, cinquante-sept étrangers dont quinze Français ont été victimes, en Algérie, d'actes de violence attribués à des islamistes. L'assassinat des cinq Français est revendiqué par le Groupe islamique armé (G.I.A.). Le 15, deux Chinois seront assassinés dans la banlieue d'Alger.
Le 6, le G.I.A. « interdit formellement » le fonctionnement des établissements d'enseignement secondaire et universitaire qui sont, selon lui, au service du régime.
Le 21 s'ouvre à Alger une nouvelle phase de dialogue entre le pouvoir et les partis politiques. Trois des huit formations invitées – le Front des forces socialistes d'Aït Ahmed, le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Sadi et le mouvement communiste Ettahaddi – refusent d'y participer. Les trois précédentes sessions de négociations avaient achoppé sur la question de la participation au dialogue national de l'ex-Front islamique de salut (F.I.S.).
Le 22, le président Liamine Zéroual exhorte les dirigeants des partis politiques au dialogue avec les chefs de l'ex-F.I.S. emprisonnés.
Le 24, Kaci Abdallah, membre du Conseil national de transition qui fait office de Parlement depuis avril, est assassiné dans la banlieue d'Alger.
Le 26, le G.I.A. annonce la proclamation de son chef, Chérif Gousmi, comme « calife » – commandeur des croyants – et la formation d'un « gouvernement du califat ». L'ex-F.I.S. se désolidarise de cette initiative.