3-26 janvier 1998
Algérie. Difficile dialogue avec l'Union européenne sur fond de massacres
Le 3, le quotidien privé Liberté révèle que le massacre du 30 décembre, premier jour du ramadan, dans la région de Relizane, dans l'Ouest algérien, aurait fait quatre cent douze morts – le bilan officiel de ce massacre attribué au G.I.A. était de soixante-dix-huit victimes.
Le 5, la recrudescence des violences suscite un début de mobilisation de la communauté internationale. Les dirigeants européens et américains affirment « le droit de la population algérienne » à être protégée et proposent l'envoi d'une mission d'information. Washington demande l'ouverture d'une « enquête internationale ». Les autorités algériennes rejettent ces propositions, mais accepteront, le 8, la venue d'une mission européenne à la condition qu'elle soit consacrée à la coopération dans la lutte contre le terrorisme.
Les 19 et 20, la visite à Alger de la mission européenne conduite par les secrétaires d'État britannique, autrichien et luxembourgeois permet seulement d'amorcer un dialogue avec les autorités algériennes. La presse privée avance le chiffre de mille cinq cents personnes tuées depuis le début du ramadan.
Le 26, les ministres des Affaires étrangères des Quinze, réunis pour entendre le rapport de la « troïka », demandent à Alger de pratiquer « une plus grande transparence » et d'accepter « la visite de représentants des Nations unies », tout en écartant l'idée d'une quelconque responsabilité du gouvernement algérien dans les massacres de civils. La presse gouvernementale algérienne évoque un « dialogue de sourds ».