3-26 octobre 2022
Iran. Poursuite du mouvement de révolte.
Le 3, plus de deux semaines après le déclenchement de la révolte consécutive à la mort en détention de la jeune Kurde arrêtée par la police des mœurs Mahsa Amini, le guide suprême Ali Khamenei sort du silence pour invoquer la responsabilité « des États-Unis, du régime sioniste, de leurs mercenaires et d’Iraniens traîtres à l’étranger », et appeler à la condamnation des « auteurs des troubles ».
Les 8 et 9, la répression à balles réelles des manifestations à Sanandadj, capitale du Kurdistan iranien, cause la mort d’au moins quatre personnes.
Le 12, à Ardabil, dans le nord-ouest du pays, la lycéenne Asra Panahi, qui refusait de participer à une manifestation prorégime, meurt sous les coups des forces de l’ordre. L’information est relayée par le Conseil de coordination des associations d’instituteurs iraniens. L’ONG Amnesty International a recensé vingt-trois enfants et adolescents tués dans des circonstances obscures depuis le début des troubles. Selon l’ONG iranienne Human Rights Activist News Agency, la répression du mouvement de protestation qui a suivi la mort de Mahsa Amini a causé la mort d’au moins deux cent quarante personnes.
Le 15, un incendie dans la prison d’Evin, à Téhéran, où sont détenus de nombreux opposants, fait au moins huit morts. Les autorités évoquent « des troubles et des affrontements » survenus dans l’établissement.
Le 17, l’Union européenne (UE) adopte des sanctions à l’encontre de la police des mœurs et de onze dirigeants iraniens impliqués dans la mort de Mahsa Amini.
Le 26, des milliers de personnes se rendent sur la tombe de Mahsa Amini à Saqqez, dans le Kurdistan, quarante jours après la mort de la jeune femme, étape importante du deuil dans le rituel musulman. De nombreuses et vastes manifestations éclatent à cette occasion à travers le pays.