3-27 août 1991
Yougoslavie - Croatie. Tentative des Douze pour imposer leur médiation
Le 3, la présidence fédérale yougoslave lance un nouvel appel au cessez-le-feu immédiat et inconditionnel en Croatie, où les affrontements avec les Serbes s'intensifient, causant en quelques jours plusieurs dizaines de morts. Le Parlement de Zagreb décide de son côté de geler les relations avec la Serbie, affirmant qu'elle mène contre la Croatie une « agression et une politique expansionniste avec l'aide de l'armée fédérale ».
Le 4, la quatrième mission de bons offices de la troïka européenne (les ministres des Affaires étrangères néerlandais, luxembourgeois et portugais), arrivée sur le terrain deux jours plus tôt, se heurte à l'intransigeance de la Serbie, qui refuse d'étendre à la Croatie les opérations de contrôle du cessez-le-feu déjà appliquées en Slovénie.
Le 7, alors que, la veille, les Douze, réunis à La Haye, n'ont pu que constater leur impuissance, un nouveau cessez-le-feu ordonné par la présidence fédérale semble à peu près respecté.
Le 8, le comité de crise de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (C.S.C.E.), réuni à Prague, lance un second appel à un « cessez-le-feu permanent, total et effectif », et se prononce pour l'envoi d'environ cinq cents observateurs internationaux.
Le 16, de violents combats opposent à nouveau Serbes et Croates dans l'est de la Croatie. Les Serbes de Slavonie, largement minoritaires dans cette région, proclament, le même jour, leur autonomie.
Le 18, le président yougoslave, le Croate Stipe Mesic, accuse l'armée fédérale de soutenir les autonomistes serbes, qui gagnent du terrain.
Le 25, avec un redoublement des affrontements et la poursuite de raids aériens qui font plus de dix morts dans la région de Vukovar, en Slavonie, une nouvelle étape est franchie dans l'escalade de la violence interethnique. Des milliers de réfugiés fuient les zones dangereuses, en particulier vers la Hongrie voisine.
Le 27, devant la dégradation de la situation (les combats ont fait plusieurs centaines de morts en six semaines), les Douze proposent la réunion d'une conférence de paix et la création d'une commission d'arbitrage, même en cas d'opposition serbe. Accusant les troupes fédérales de se ranger aux côtés des autonomistes serbes, la C.E.E. exige un cessez-le-feu effectif pour le 1er septembre. Tandis que la Serbie déclare vouloir « étudier » le plan de paix européen, de sanglants affrontements se poursuivent.