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3-27 janvier 1998

France. Poursuite de la lutte des associations de chômeurs

Le 3, Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, annonce le déblocage de 500 millions de francs au profit de l'Unedic Les associations de chômeurs qui occupent des antennes de l'Assedic depuis décembre 1997 pour obtenir des minimums sociaux d'au moins 3 400 francs mensuels, l'octroi d'une prime de fin d'année de 3 000 francs et l'attribution du R.M.I. dès l'âge de dix-huit ans jugent cette mesure insuffisante. Les opinions à l'égard du mouvement des sans-emploi divergent au sein de la majorité – les Verts, les communistes et une partie des socialistes le considèrent avec bienveillance.

Le 7, alors que le conseil d'administration de l'Unedic se réunit, plusieurs milliers de personnes manifestent à Paris et en province à l'appel des associations de chômeurs – Agir ensemble contre le chômage, Association pour l'emploi, l'information et la solidarité, Mouvement national des chômeurs et précaires –, du comité de défense des chômeurs C.G.T. et de certains syndicats. L'Unedic décide d'allouer 14,8 millions de francs non dépensés aux cellules départementales d'aide d'urgence instaurées en décembre 1997.

Le 9, le Premier ministre Lionel Jospin annonce la création d'un fonds d'urgence doté d'1 milliard de francs, l'institutionnalisation des cellules départementales d'urgence et la création d'une mission d'évaluation des systèmes d'indemnisation du chômage et des minimums sociaux, en vue de l'élaboration du projet de loi contre les exclusions. Le chef du gouvernement, qui a reçu les associations de chômeurs à Matignon la veille, rappelle toutefois que les syndicats sont les « interlocuteurs naturels [...] des pouvoirs publics ».

Le 10, les forces de l'ordre font évacuer la plupart des sites occupés par les demandeurs d'emploi. Les associations appellent à la poursuite du mouvement « sous des formes diverses ».

Le 17, la participation à la journée d'action organisée par les associations de chômeurs et laC.G.T. – vingt-cinq mille manifestants à travers la France dont douze mille à Paris – traduit un relatif essoufflement du mouvement.

Le 21, sur T.F.1, le Premier ministre prend « cinq engagements » envers les chômeurs. Il annonce l'indexation des minimums sociaux sur le coût de la vie, le rattrapage du retard causé par la non-revalorisation, depuis 1994, du montant de l'allocation de solidarité spécifique destinée aux chômeurs de longue durée en fin de droits, un « effort supplémentaire » en faveur des chômeurs de longue durée, l'amélioration du « passage des situations d'assistance ou d'allocation vers l'emploi » et, enfin, la mise en œuvre des moyens nécessaires à l'application « efficace et effective » de la prochaine loi contre les exclusions. Les associations de chômeurs notent la prise en compte de leur mouvement par le Premier ministre, mais jugent insuffisantes ses propositions, qui ne sont pas chiffrées.

Le 27, une nouvelle journée nationale d'action confirme le reflux de la mobilisation en faveur des sans-emploi.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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