3-27 juillet 1981
Royaume-Uni. Violentes émeutes dans des grandes villes
Le 3, de violents affrontements éclatent à Southall, dans la banlieue de Londres, entre de jeunes militants racistes blancs (les skinheads, en référence à leurs crânes rasés) et de jeunes Indiens et Pakistanais, particulièrement nombreux dans ce quartier.
Du 4 au 7, à Liverpool, ce sont de véritables batailles rangées qui opposent les forces de l'ordre à de jeunes immigrés, dans le quartier populaire de Toxteth. Plus de deux cents policiers sont blessés, certains grièvement.
Le 7, à Woodgreen, dans le nord de la capitale, des centaines de jeunes gens, de couleur pour la plupart, s'opposent pendant plusieurs heures à la police. Des magasins sont saccagés et pillés.
Dans la nuit du 9 au 10, de jeunes manifestants essaient de prendre d'assaut le commissariat du quartier déshérité de Moss Side, à Manchester. Jusqu'au 14, les scènes de violence se multiplient dans les grandes villes (Londres, Birmingham, Liverpool, Newcastle, Hull, Leicester, Derby, Nottingham, Huddersfield). Plusieurs centaines de manifestants sont arrêtés.
Le 13, Margaret Thatcher se rend en visite-surprise à Liverpool, où elle est accueillie avec des tomates et des slogans hostiles. Le 14, à la Chambre des communes, elle réfute les arguments travaillistes, selon lesquels le chômage, qui affecte près de trois millions de personnes (10,7 p. 100 de la population active) et le racisme sont les causes principales des émeutes, les plus graves depuis la guerre. Le Premier ministre déclare vouloir donner la priorité au maintien et au rétablissement de l'ordre public, en dotant la police d'un matériel adapté à ce genre de guérilla urbaine.
Le 27, le gouvernement annonce un ensemble de mesures visant à réduire le chômage des jeunes. Ce programme est dénoncé par Michael Foot, chef de l'opposition travailliste, comme un « palliatif dérisoire » aux difficultés des jeunes.